Un grand désir d’être secourue

 

Un grand désir d’être secourue

Acrylique sur carton, 60 x 80 cm

Sa voix criait dans la neige. On dit aux filles de ne pas jouer avec les garçons ! Après les baisers, elle s’était éloignée. Il lui avait mordu le bout des seins ! C’était pourtant un très beau jeune homme. Il lui servait de grandes quantités d’alcool et il voulait du plaisir et de la violence. Ah, ce que les filles doivent endurer ! Elle filait dans la neige. Son corps était exténué. Elle entendait craquer des branches. Elle comprenait qu’il essayait de la rattraper. Il l’a frappé et il s’acharnait sur elle. Il lui a arraché ses vêtements. Le vent soufflait du nord et le froid avait bleui sa belle blancheur. Elle se tenait encore debout et agitait ses mains. Jamais il n’avait autant neigé. Elle voulait être un cheval qui galope mais elle trébuchait durement. Sous un ciel aux tons violacés, la neige qui la cernait allait devenir sa tombe. Le ciel était terrible et le vent glacé soulevait la neige. Il y a que des routes blanches au milieu des prairies enneigées et dans sa tombe, chacun peut tomber. Plus tard, un ours avait découvert son petit corps replié dans un trou aux parois de glace. L’ours léchait le petit corps intensément. La langue était chaude et humide. Il n’y a pas de consolation plus voluptueuse et la fille reprenait ses esprits. Elle n’était plus du tout transie et gelée. Son bonheur était un peu inattendu mais l’ours est beau et elle ne se privera pas de l’aimer. La fille n’attend plus rien des hommes. C’est le début d’une nouvelle aventure.  D’une nouvelle vie. Une vie romanesque avec un superbe mammifère. Un chasseur féroce mais avec de belles et gracieuses manières.

78 % des femmes préfèrent rencontrer un ours plutôt qu’un homme si elles sont seules dans une forêt. Sur les réseaux sociaux, elles expliquent pourquoi elles préfèrent croiser un ours. J’ose dire qu’un ours peut manifester grâce et bienveillance, dans l’indiscernable murmure de la neige.