Théâtre

 

Théâtre

Acrylique et pastel sur papier, 100 x 70 cm

Un oiseau est sacrifié et il ne peut être sauvé. Il se débat comme une femme que l’on force puis il expire dans un décor détruit. Le décor est simple et représente un ciel bleu d’où l’on ne peut sortir.

Voilà une pièce finement chorégraphiée et il fallait pousser les limites de la théâtralité. L’oiseau est immense et il est retranché sur la scène du théâtre. Il ne tarde pas à prendre son vol, il se heurte, tourne dans l’air, lacère le décor et détruit le ciel. Il lutte ainsi désespérément pendant toute la durée du spectacle avant de mourir (l’archange foudroyé est bien le plus beau des anges !) Il n’y a aucune intrigue dans ce décor dépouillé mais la force infinie du vide nous submerge comme une guerre. L’oiseau est une victime impuissante et ses aisselles transpirent d’angoisse sous ses ailes. On attend du sang. Les hommes sont fascinés par la souffrance et la destruction. Ils aiment se vautrer dans la douleur des autres et c’est un théâtre apprécié en Europe. Tout s’est passé conformément à la mise en scène et les spectateurs ont pu se réfugier dans une autre partie du bâtiment avant d’être secourus.

Dans l’Europe lointaine, un autre théâtre avait été construit.