La féroce comédie du monde
Feutre et acrylique sur carton, 60 x 80 cm
Dans un palais d’or et de lumière, tu rends grâce au roi dont tu es le plus servile des sujets.
– Ô roi, ne voyez-vous pas que l’on vous aime ? Notre vie n’est pas la nôtre, elle vous est offerte, nous formons une haie soumise, une ornementation qui courtise, une immense solitude de croupissants de pierre d’une impérissable servitude et nous dénonçons avec notre molle lucidité, les passions trop vives des esprits éclairés étrangement résolus à marcher sur votre tête pour l’intérêt d’un monde commencé dans le sublime et qui serait ruiné par notre lâcheté mais nous vous aimons à la manière des hommes même si nous nous sentons perdus, fous ou idiots dans la mort et les ténèbres et nous vous suivons où vous voulez puisque nous croyons à ce royaume qui soulage notre grand désespoir et nous ne souhaitons pas inventer une autre histoire.
– Ô fidèles sujets, c’est un ravissement tous ces compliments et notre royaume est une bonbonnière, continuez à le rendre prospère jusqu’au dégoût de vous-même où je me flatte de vous enfoncer dans quelques instants.