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La courte vie de Sophie
Acrylique sur papier, 50 x 40 cm
C’est le moment des vacances. Sophie se lève de bonne heure pour déjeuner. La maison s’agite. Tout départ est précédé d’incertitude mais l’aurore éclaire la campagne d’une couleur douce qui annonce une belle journée. Sophie embrasse sa mère dans la petite cour de la maison puis elle se met en route, le sac sur le dos. Elle va parcourir les plaines, les montagnes et les vallées. Elle escalade des rocs dressés comme des murailles mais en vérité, l’assassin est déjà sur le chemin. Sophie entend parfois le bruit de gros souliers frappant lourdement le sol. Elle ne s’arrête guère mais il la suit, il la guette et la rattrape en faisant de grandes enjambées…
Les larmes de Sophie ne savent plus où couler et le ciel tremble pour elle. La malheureuse vierge des vierges brille dans l’herbe et pleure longuement. La nuit est éblouissante. Sophie ne regarde que le ciel. Elle voit des étoiles qui coiffent la lune d’une couronne d’étincelles mais la lune est couverte de traces de sang. Sophie est belle comme cette nuit d’été. Pour l’homme c’est un festin splendide au coin d’une prairie. Les aigrettes légères des pissenlits s’en vont avec le vent, petites touffes phosphorescentes, tellement gracieuses et jolies. Toute la famille de Sophie va mourir d’émotion. Les autres s’indignent et se rendorment rapidement.