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Juliette et le mort
Acrylique et pastel sur toile, 100 x 80 cm
Le mort est un ancien magicien professionnel. C’est un vieux charmeur probablement et il a la haine de la mort. Il s’oppose aux lois de la nature et ainsi sa vie errante se prolonge obscurément.
Juliette est une jolie fille moderne vivant à la merci des rencontres de rue. Ce soir là, Juliette quitte son travail un peu plus tard que d’habitude. Le mort l’aborde et lui parle d’une voix douce.
LE MORT, souriant : Mademoiselle! Je suis las de solitude, je demeure sous la terre profonde où vivent les taupes et les vers. J’attendais qu’une jeune fille aux belles chairs me rende enfin à la lumière.
JULIETTE, souriante mais d’un ton sec : Tu peux toujours attendre mon chou!
LE MORT, après un silence mais toujours souriant : Vous me plaisez Mademoiselle et sachez que vos belles fesses si fraîches créent en moi un bonheur bouleversant et si primitif.
JULIETTE, un peu insolente : Les vieux dragueurs ne m’intéressent pas Monsieur et mon cul restera comme Saturne, composé de gaz et de mystères!
LE MORT, doucereux et à l’oreille de Juliette : Oh, laissez-moi le toucher s’il vous plaît, il est le plus beau qui puisse exister et venez prendre sur mes lèvres le goût de mes paroles flatteuses!
JULIETTE, agacée et d’une voix très nette : Monsieur, éloignez-vous, l’odeur de votre bouche est répugnante!
LE MORT, furieux et enchaînant très vite : J’ai traversé de grands hivers sous un marbre noir et glacé mais aujourd’hui je brûle de désir et ta chair vivante va flamber entre mes mains de squelette et de magicien, salope!
Dans le silence du soir, le mort serre fortement le cou de la jeune fille qui ne se défend pas. Juliette se transforme en une grande flamme crue dont la clarté mystérieuse rayonne comme un soleil dans l’obscurité d’un monde inéclairé.
RIDEAU