Eternels
Feutre et acrylique sur papier, 10 x 15 cm
Le soleil chassait le brouillard du matin. Le paysage ressemblait à une belle image. Un silence joyeux accompagnait nos pensées et dans un soupir : «J’aime ce que l’on ne fera jamais deux fois !» Tels furent ses mots. Un langage comme au théâtre. On s’est encore dit des choses ça et là puis je fis de mon manteau une sorte de baluchon pour ranger mes affaires. C’était un éternel matin. Plus tard, je me suis couché dans l’herbe. Je fermais les yeux. J’avais la tête paresseuse et lourde. Le soleil tapait sur mon front. Au réveil, dans le silence de la terre et du ciel, il me semblait que j’allais me heurter à l’hostilité du monde. Je dissipais tout cela en murmurant : «On ne meurt qu’une fois dans sa vie !» J’ai conservé l’image de son visage et de ce paysage. Eternels. Comme nos merveilleux souvenirs terrestres.