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Le poète est beau et il meurt jeune et nu.
Le ricanement des autres fait sa grâce et sa beauté.
Le poète cherche des vers. Il fouille la terre, il cherche des vers de terre. Il les porte à sa bouche et il les mâche longuement. Il en fait une bouillie, une sorte de jus qu’il garde dans ses joues.
Le poète crée en gémissant.
Le poète se cache sous son lit.
Il conteste la vie.
Le poète est une fille mais il ne porte pas de robe.
Le poète a un cœur de fille.
C’est une fille qui n’a point d’ami : « Seulette suis sans ami demeurée. »
L’œuvre du poète n’est jamais achevée alors que s’étend sur lui « l’obscurcissement.»
Le poète c’est le triomphe du sacrifice.
Le poète vit sous les toits et selon ses biographes, le poète a toujours froid.
Et puis… le poète s’envole vers le ciel avec ses ailes d’ange, il vole si haut au milieu du ciel, le ciel bleu, tellement beau, si bleu et si beau, au-delà des nuages, lumineusement.
Acrylique et pastel sur carton, 80 x 60 cm