Faustina

 

 

Faustina

Encre et acrylique sur papier, 25 x 18 cm

  On ignore à quel âge Faustina s’était rendue dans la cité souveraine. Fille d’un fripier mais instruite, la jeune fille avait des projets. Encore enfant, elle se rendait aux hospices pour nourrir les malades et les indigents de ses propres mains. Après avoir été tenue au monastère, elle espérait servir la noblesse citadine. Faustina se présenta munie d’excellentes recommandations auprès de la reine d’une cité méditerranéenne prospère et pleine de charme avec son dédale de ruelles pittoresques. Des empereurs turcs et le pacha de Belgrade en avaient même fait leur résidence d’été. L’attitude soignée de la jeune fille, son sourire et sa modestie causèrent la meilleure impression.

— C’est entendu, nous vous prenons à notre service !

La reine passa doucement sa main sur la magnifique chevelure de Faustina.

— Dans le palais, nous vivons en famille !

Faustina avait du mal à cacher son émotion et son bonheur.

— Vous dînerez avec nous ce soir et vous serez présentée à mon époux !

  Ce fut un repas copieux et plein d’originalité avec des plats chargés d’animaux rôtis qui paraissaient vivants et des fruits en sucre et en pâte d’amande qui paraissaient réels. Le repas était accompagné de divertissements et de jongleries. Le roi poussait des grognements ravis et pressait la main de Faustina avec beaucoup d’affection. Les narines de Faustina étaient gonflées et agitées mais elle baissait les yeux avec retenue. Dans son trouble, elle se sentait attirée par cet homme de qualité. Le regard de la reine, cette femme puissante, semblait bienveillant. N’y tenant plus, Faustina retira sa tunique aux coutures grossières et laissa apparaître un corps magnifique et sans défaut…

  Simplicité de l’intrigue, érotisme niais et grotesque, il n’y a même pas à prendre position pour l’un ou l’autre des personnages même si au final l’attitude de Faustina a peut-être été un sujet d’étonnement agréable. Remarquons que la relation entre la reine et le roi était certainement au point mort. La ville avait été bâtie sur une péninsule aujourd’hui engloutie.