L’interprétation des oeuvres

L’interprétation des œuvres

Feutre et acrylique sur papier, 24 x 18 cm

   Tu es invité au décryptage. L’œuvre doit livrer tous ses secrets mais un peintre déguise et trompe. Elucider ne va pas de soi et dévoiler le sens caché d’une fiction peut te révéler une réalité sordide. Ici, l’atmosphère est grise et blanche. Situé entre deux couleurs, le gris évoque l’incertitude. Le bleu est une couleur divine et il tombe une multitude de flocons bleus. A gauche, on aperçoit un mort. Ses menaces de mort te laissent désemparé et l’expression picturale de la vanité réprime ton agitation démesurée. La musicienne est une mendiante. Elle est née de parents pauvres dans un quartier affreux. Elle a une vie compliquée et porte une prothèse fémorale. La personne au masque à l’argile apparaît au bas du décor. C’est une vieille qui souhaite récupérer des bijoux qu’elle avait laissé à l’intérieur du Palais. Les ouvertures du bâtiment sont condamnées mais il existe un passage secret minuscule et sombre. Le passage est un leurre, ceux qui tenteraient de l’utiliser seraient atrocement mutilés. Une sorte d’appareil avait été installé dans le passage et il fonctionne comme un coupe frites. La vieille envoie la mendiante récupérer ses bijoux. La fille trouve le passage mais elle hurle très longtemps et revient en rampant, amputée du reste de ses membres. Elle ne pourra plus jouer du violon. Le comte de Buffon affirmait que dans un clapier les plus vieux lapins ont autorité sur les jeunes.

   Ne réfléchissons plus isolément et les dynamiques d’interprétation ont tendance à être hiérarchisées. L’élucidation d’une œuvre nous projette au delà du sens commun et nous ouvre aux illuminations aériennes dans le parcours sans discipline des flocons neigeux.