Quitter la scène

Quitter la scène

Feutre et acrylique sur papier, 24 x 18 cm

Que de beautés et de moments bouleversants nous offre la Renaissance italienne. Dans le Palais enchanté du Cavalier Marin, des courtisanes vivaient pour jouir de la vie. Elles couraient dans les jardins et se roulaient dans les fleurs. Elles ne rougissaient pas de s’aimer puis leurs lèvres se donnaient à mes lèvres. Le soleil est un œil de feu qui chauffe les corps et ma sève était offerte à toutes ces déesses. Mon excitation sauvage accompagnait les désirs de ces filles ardentes et je passais un bel été. Après une longue nuit en compagnie d’une jeune marquise, j’étais à peine éveillé lorsque Mélissa la belle magicienne était venue m’annoncer l’arrivée imminente de Don Juan. Ma détresse était immense et j’éclatais en sanglots. Je ne pouvais renoncer à toutes ces femmes. C’était lui mon seul rival. Quelques minutes plus tard, j’apercevais en effet le libertin par la fenêtre ouverte de ma chambre. Il avançait lentement sur le dos d’un mulet, il s’était dressé sur ses étriers et agitait un large chapeau. Déjà les filles s’agenouillaient devant lui. Je descendis dans la cour pour lui jeter des cailloux. Je ne suis pas tout à fait un vrai artiste et je suis doué pour le petit commerce. J’ai quitté ce lieu qui m’avait enchanté pour aller vendre des roses aux touristes. Achetez mes roses ! Elles ont fleuri en enfer ! Achetez mes roses ! Elles sentent le diable, le Don Juan, le pervers ! Achetez mes fleurs ! Achetez…

« É il fil de la mia vita » Marino.