Fils de l’antiquité

Fils de l’antiquité

Feutre sur papier, 40 x 30 cm

L’homme était beau. Un jour de printemps, ce fils de l’antiquité apparut comme un songe au pied de la colonne de pierre. Nous avions entendu un chant ancien et le ciel s’était éclairé tout à coup. Les femmes se poussaient et criaient. Tous les regards étaient tournés vers lui. Je le contemplais, les yeux écarquillés en posant une main tremblante sur mon front et je respirai à peine. Plus tard, il y eut un grand feu d’amour tout en haut sur la terrasse et voilà que disparurent les mensonges du monde et toutes nos images de désordre et de destruction. Nous découvrîmes au loin une terre pleine de merveilles et de promesses. Une grande fête allait commencer et en employant un système de signes compréhensibles par tous les êtres humains, il nous demanda si nous étions heureux. L’homme ne peut plus croire au bonheur et dans nos envies profondes, nous avons besoin d’évènements tragiques et de nuits ténébreuses. Nous étions embarrassés mais il était déjà perdu. Ses larmes ne cessaient de couler et il reçu un grand coup de lance. Plus tard des chiens se sont partagés sa carcasse. J’avais dessiné les traits fins de son visage puis je descendis le chemin escarpé qui menait à la mer. Il y avait encore de l’or sous la voûte du ciel et la colonne de pierre éclaboussée de sang se dressait magnifiquement.