Nuit d’été
Feutre et acrylique sur papier, 30 x 30 cm
Alors ? Tu as compris ? Le texte et les images agissent ensemble et elles s’apportent une aide réciproque. La démarche de l’esprit suit ce rythme sensible et presque enfantin du voyage poétique. Tu entends des voix dans la nuit ? Alors regarde le ciel ! Là-haut, les frontières disparaissent, Dieu est absent et ce sont les étoiles qui rayonnent. En bas, les corps et les mains te cherchent pour des caresses belles et toujours délicieuses. La femme sera dans toutes mes aventures, misérable ou merveilleuse mais ce soir sur la sombre terre endormie, le bonheur s’est enfui. Il y a des montagnes qui se dressent éternellement mais l’homme n’est plus qu’une grosse tête sans la chair. Elle l’avait tellement aimé et ces cuisses nues, ces lèvres et cette peau délicate comme une buée lumineuse, étaient pour lui. Elle entend encore sa belle voix d’homme forte et solennelle qui jusqu’à l’aube, lui propose le même chant. Dans cette chanson elle doit défier sa propre vie. La femme frisonne et ferme les yeux. La vie ne les désunira plus. La femme s’ouvre les veines des poignets puis les bras écartés et les mains ouvertes, elle va s’enfoncer lentement dans la mer.
Alors, tu as compris ? Suicide sentimental et mise en scène dramatique. Les mots et l’image ont agit ensemble. Tu aurais aimé porter secours mais aujourd’hui la pensée amoureuse est normalisée. Les hommes perdent leur intérêt et leur importance. Dans la pensée philosophique Weilienne les hommes ne jouent plus que le rôle des choses et on ne peut aimer passionnément les choses. Le suicide d’une femme amoureuse est devenu une marque de déviance pathologique qui se développerait dans un processus de désintégration sociale.