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Soirée dansante
Acrylique sur papier, 262 x 200 cm
Ce soir tu sors dans ta nuit brûlée et tu arrives essoufflé dans le vaste dancing. Les femmes sont d’une froide indifférence et tu te rends compte de leur défiance. Tu es pathétique, tu marches à reculons puis tu fais volte-face, tu t’avances, tu t’égares et tu es pâle avec un visage tragique…
– Puis-je vous inviter à danser, Madame… Dois-je me mettre à genoux ? Devant vous…Ramper sur le sol…Dois-je baiser vos pieds ? Permettez-moi de vous inviter…
– Laissez-moi, Monsieur, vous me paraissez perturbé!
Les soirées te sont désormais familières et tu voudrais que ton corps rayonne dans la bonbonnière. Tu es animé de désirs sans restrictions mais les femmes sont une accumulation de rêves et d’illusions. Tu as des yeux suppliants dans ta figure de martyr mais les hommes ne sont pas prêts à te donner ce que tu désires. ILS NE VEULENT PAS PARTAGER ! ET ILS VONT ROUSPÉTER ! Une grande exaltation t’avait soulevé mais tu sens maintenant tes mains trembler. Déjà le patron te regarde en maugréant. L’orchestre joue si tristement et on dirait une chanson pour le pauvre Lelian. Tu bouscules tes membres mais tu vas agacer les danseurs et leurs gestes de bonheur. Le patron allume toutes les lumières et une clarté glacée couvre toute son affaire. Le patron prend le micro et fustige «l’être indiscipliné dont l’esprit grotesque ne fut éduqué». Pauvre ange, tu as besoin d’une aide spirituelle, tu es un pauvre chien sans femelle, un envieux dans la nuit charnelle! Les soirées dansantes ne peuvent pas changer la détresse en beauté et tu t’en vas en montrant furtivement ton fessier. Dehors la terre s’éveille calmement. Un petit brouillard se forme doucement.