Hilda
Acrylique sur carton, 70 X 120 cm
L’artiste refleurit dans la nature. Il a peint sa cabane en rose et c’est un rose quinacridone. Il pense profondément que sa vie est devenue merveilleuse. Son art n’était qu’un reflexe imitatif avec une petite portée morale et il a détruit ses œuvres à coup de hache. Il crée alors une vraie magie, une machine à remonter le temps et nous voici en 1906 dans une forêt costale en Poméranie. Il y a une odeur de terre mouillée et de résine. La forêt est constituée de merisiers sauvages et de bouleaux. En sous-bois, se développent les fougères et les camarines. Le paysage est dominé par le ciel qui s’engage dans une métamorphose puisque le bleu glacé nous conduit au rose. Au loin, il existe une sorte de grotte où l’artiste va secrètement déféquer. Il sait que l’avenir sera tramé de guerres et de désastres. Il a été trahi et de sa force mâle, il combattra son ancienne patrie. L’artiste saura enfoncer sa baïonnette dans les ventres haïssables et il est prêt à se donner jusqu’à l’effort admirable ! Oh, qu’il est beau de mourir en soldat !
Pour l’instant, c’est le printemps et voyez-vous, il fait vagabonder ses sentiments. Son testicule gauche est légèrement douloureux, conséquence d’une importante dilatation variqueuse mais savez- vous qui il attend ? C’est Hilda, la fille du pasteur à qui on a jamais appris les bonnes manières ou la dévotion. Elle est moelleuse dans sa chair si douce et elle est bien joyeuse. La fille porte des bottines montantes et elle est rousse comme un oignon… Il l’aime d’amour… Oh, c’est sa voix qu’il entend…
— Hilda ! HILDA !!