L’esthétique de l’inachevé

L’esthétique de l’inachevé

Acrylique sur panneau bois, 220 x 122 cm

Ce sont les parties vides qui introduisent le débat. Sans être complétement défini, l’espace pictural paraît plus réfléchi et la théâtralité semble même augmentée. L’œuvre est moins corsetée dans son cadre, elle est plus aérée et plus profonde. Pour conforter l’émoi visuel, l’artiste peut pousser jusqu’aux limites du minimalisme en supprimant toutes les traces de l’activité finalisante mais il s’aventure ainsi au bord du précipice. En effet, si l’œuvre incomplète dynamise l’intention artistique, elle risque aussi d’accueillir des genres mineurs et dans l’œuvre présentée qui nous montre l’artiste-modèle privé de pantalon, cette variante permet au peintre de renoncer à la tâche difficile de la représentation d’une pièce de tissu. L’inachevé peut devenir une opportunité et l’art une grosse farce mais avec ou sans pantalon, l’artiste reste le maître de maison.